Santé & bien-être

Combien de temps devrais-je passer en plein air? Nous avons demandé aux experts

Les experts en santé publique, en psychologie, en éducation et en loisir se mettent tous d’accord : nous devrions définitivement passer plus de temps en extérieur.

Publié le Janvier 15, 2025 par Ethan Rotberg, Spécialiste Proincipal Communications | Evergreen

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Nous vous avons poussé à éteindre vos écrans et à sortir jouer dehors tellement de fois, que vous pourriez nous prendre pour vos parents. Pouvez-vous vraiment nous en vouloir? En tant qu’organisation nationale à but non lucratif dédiée au pouvoir des espaces publics, nous sommes tout simplement transportés par les avantages illimités du temps passé en plein air.

 

Les recherches le confirment. Le temps passé en plein air ou dans la nature est bénéfique à notre santé physique et mentale (lien en anglais) et il renforce les liens avec les autres et avec l’environnement.

 

Alors que nous débutons une nouvelle année à vous encourager à accumuler les heures passées en plein air, vous vous demandez peut-être : de combien de temps en extérieur ais-je vraiment besoin?

 

Nous nous sommes posé la même question. Nous avons donc décidé de poser cette question à un bon nombre d’experts en santé publique, en psychologie, en éducation, en loisir et plus encore. Il n’existe pas de réponse simple, mais tous nos experts s’accordent sur un principe simple : nous devrions définitivement passer plus de temps en plein air. Voici ce qu’ils/elles nous ont dit.

 

people skating at Evergreen Brick Works in the winter

Votre temps en extérieur peut varier selon votre santé et votre mobilité, mais une chose est certaine : chaque seconde compte.

Passer du temp en plein air chaque jour c’est comme appuyer sur le bouton « rafraîchir » pour votre corps et votre esprit. Fixez-vous un objectif de 30 minutes par jour, une durée parfaite pour faire une course rapide, aller à la bibliothèque ou simplement prendre l’air, où que vous soyez. La lumière naturelle et l’air frais font plus que de vous remonter le moral; ils favorisent la santé des articulations, facilitent la digestion, améliorent le sommeil et fournissent une bonne dose de vitamine D. Vous croiserez peut-être un visage familier sur votre route! Bien sûr, votre temps en extérieur peut varier selon votre santé et votre mobilité, mais une chose est certaine : chaque seconde compte et au fil du temps, ces moments en extérieur deviennent encore plus précieux.

 

– Le nouveau livre de Michelle Pannor Silver, Aging with Agility (ou Prendre de l’âge avec agilité) traite des défis et des nécessités de sortir dehors. Michelle est également l’auteure de Retirement & Its Discontents (ou Retraite et ses mécontentements) et est professeure et présidente du département de la santé et de la société à l’Université de Toronto.

Même une « mini pause » de 40 secondes passée à regarder un toit vert peut stimuler notre humeur.

Bien que des recherches récentes indiquent que passer 120 minutes en pleine nature chaque semaine peut maximiser les potentiels bénéfices sur la santé, nous savons que même une « mini pause » de 40 secondes passée à regarder un toit vert peut stimuler notre humeur et améliorer notre capacité de concentration sur les tâches importantes (liens en anglais). Pour moi, ceci signifie qu’il est important de profiter de toutes les occasions de passer du temps dans la nature. Si votre bureau manque de fenêtres, essayez de vous promener dans les couloirs afin de repérer un endroit où vous pourriez voir l’extérieur. Que vous vous déplaciez à vélo, en train ou en voiture, ajuster votre trajet pour prendre des rues secondaires plus lentes et couvertes d’une voûte d’arbres verts. Vous prévoyez de vous réunir avec vos ami(e)s ou d’amener votre enfant à un rendez-vous de jeu? Envisagez de vous rejoindre dans votre parc local.

 

– Emily Rugel, doctorante, Master en santé publique, est une épidémiologiste environnementale qui étudie l’impact de la nature et de la conception des communautés sur la santé mentale, les liens sociaux et les comportements pro-environnementaux.

Les effets bénéfiques sur la santé s’additionnent dès que vous avez l’impression d’avoir eu un contact significatif avec la nature.

Les professionnels de la santé inscrit au PaRx de la Fondation des Parcs de la C.B. (le programme national canadien de prescription de nature fondé sur des données probantes) recommandent de passer deux heures par semaine, plus de 20 minutes à la fois, dans la nature tout au long de l’année pour notre santé. De la réduction du stress et de la tension artérielle au renforcement de votre système immunitaire en passant par les protéines anticancéreuses, le contact avec la nature a de nombreux effets bénéfiques sur la santé. Il est à noter que les effets bénéfiques sur la santé s’additionnent dès que vous avez l’impression d’avoir eu un contact significatif avec la nature, que ce soit en vous asseyant sur un banc public ou en faisant une randonnée sur un sommet de montagne.

 

– Laura Hergott, directrice, Healthy By Nature, Fondation des Parcs de la C.B.

Bien qu’il puisse être utile de se fixer un nombre ou un objectif, je pense qu’une approche pourrait consister à réfléchir sur nos expériences dans la nature, comment elles nous font nous sentir et comment elles contribuent à notre sentiment de bien-être.

Un objectif pratique, afin d’augmenter notre temps passé en extérieur, pourrait être de réfléchir à la manière dont nous pourrions transposer à l’extérieur, une ou deux activités qui se déroulent habituellement à l’intérieur. Par exemple, s’engager à une courte promenade ou à manger à l’extérieur pendant la pause déjeuner, ou encore à prendre sa réunion sur un banc public, une table de pique-nique ou durant une marche. Un second objectif pourrait être de réfléchir à comment nous serions capables d’augmenter notre temps en plein air en étant plus intentionnel(-le) dans notre exploration des parcs et sentiers, et en poursuivant des expériences plus immersives, ou encore en s’inscrivant à différents programmes axés sur la nature, où nous pourrions expérimenter les avantages synergiques d’être en plein air, dans un contexte social, tout en acquérant de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences. Bien qu’il puisse être utile de se fixer un nombre ou un objectif, je pense qu’une approche pourrait consister à réfléchir sur nos expériences dans la nature, comment elles nous font nous sentir et comment elles contribuent à notre sentiment de bien-être. Ensuite, sur la base de notre propre situation, nous pourrions identifier des objectifs et des soutiens sur la façon dont nous pouvons augmenter ce temps et ces types d’expériences d’une manière qui soit réaliste et durable.

 

– Dr. Son Truong, spécialiste certifié en loisirs thérapeutiques, est professeur agrégé de loisirs thérapeutiques à l’École de la santé et de la performance humaine de l’Université Dalhousie.

Entre 1 et 10 minutes d’exposition à la nature peuvent augmenter l’attention, réduire la sensation de stress et améliorer l’humeur.

Les espaces naturels verts (et bleus!) sont importants pour un environnement urbain positif et sain. Les zones urbaines avec de la végétation et de la flore peuvent promouvoir l’activité physique (lien en anglais) et elles offrent également l’occasion de se détendre et de réfléchir, ce qui est lié à la santé mentale et au sentiment d’épanouissement (Tarcisio da Luz Reis & Barcelos, 2011). La section de psychologie environnementale de la Société canadienne de psychologie a publié une fiche d’information destinée au grand public au sujet des bienfaits de la nature. Cette fiche indique qu’entre 1 et 10 minutes d’exposition à la nature peuvent augmenter l’attention, réduire la sensation de stress et améliorer l’humeur. De plus, deux heures par semaine d’exposition à la nature ont été associées à une meilleure santé et un plus grand bien-être, et d’autres recherches montrent que 20 minutes consécutives peuvent réduire les hormones de stress dans le corps. (liens en anglais)

 

Lindsay McCunn, Doctorante, est une psychologue environnementale et professeure à l’Université de l’île de Vancouver

« Les études montrent des bénéfices importants pour l’apprentissage des élèves, de la maternelle à la terminale, jusqu’à l’enseignement supérieur.

Probablement plus que vous n’en passé! Le temps passé en plein air est associé à de multiples bienfaits sur la santé, qu’il s’agisse de réduire le stress, d’améliorer la santé mentale ou de protéger les yeux de la myopie. Le temps en plein air réduit à la fois le temps de sédentarité et soutien les modes de vie actifs associés avec la réduction des risques de maladies chroniques. Seulement 20-30 minutes à l’extérieur en pleine nature réduisent le cortisol, la première hormone de stress. En outres, des études montrent des bénéfices importants pour l’apprentissage des élèves, de la maternelle à la terminale, jusqu’à l’enseignement supérieur. Je viens de rejoindre un enseignant attentionné et son étonnante classe d’élèves de 11e et 12e année pour une promenade dans la nature, dans le cadre d’une recherche sur les relations qu’entretiennent les élèves avec la nature et le monde naturel. Comprendre comment la culture façonne la manière dont les jeunes saisissent les opportunités de marcher dans la nature ; y compris la manière dont ils participent, l’expérience qu’ils font et ce que cela signifie pour eux ; est d’un grand intérêt, de même que la manière dont la marche ensemble façonne l’imagination écologique.

 

– Jennifer Vadeboncoeur est professeure de développement humain, d’apprentissage et culture, au sein du département de psychologie de l’éducation et du conseil et d’éducation spécialisée de la faculté d’éducation de l’Université de Colombie-Britannique.

Les soins préventifs, y compris les approches simples mais efficaces telles que le fait de passer du temps dans la nature, jouent un rôle essentiel dans le maintien de la santé physique et mentale.

Je vois de première main l’importance de la prévention et de la connexion des soins au-delà des murs de l’hôpital. Nous devons penser différemment au sujet du moment et de la manière dont nous soignons les gens. Les soins préventifs, y compris les approches simples mais efficaces telles que le fait de passer du temps dans la nature, jouent un rôle essentiel dans le maintien de la santé physique et mentale. Les prescriptions de nature offrent une manière accessible et durable d’améliorer la santé de nos communautés et elles sont un merveilleux complément aux soins que nous fournissons. Les recherches montrent que les personnes qui passent au minimum deux heures dans la nature chaque semaine sont en bien meilleure santé et se sentent mieux.

 

Dr Stephen Chin, vice-président intérimaire des affaires médicales à Halton Healthcare

Nous avons observé que parfois les gens sous-estiment combien la nature peut les faire se sentir mieux.

Il existe beaucoup de recherches qui soutiennent l’idée que passer du temps dans la nature est associé au bien-être. Je me suis concentré sur les bienfaits sur la santé mentale, tels que les émotions positives, la satisfaction de vivre et des aspects plus larges comme le sentiment d’autonomie, de croissance, d’authenticité et de vitalité. Nous avons observé que parfois les gens sous-estiment à quel point la nature peut les faire se sentir mieux. Dans des études portant sur des courtes promenades et même sur des vidéos de nature, les émotions positives ressenties surpassent (en moyenne) ce que les gens avaient anticipé en amont. Ceci s’applique probablement encore plus en hiver, mais il n’existe encore pas de bons tests à ce sujet. Néanmoins, je note qu’un groupe de Regina a emmené des personnes sur des courtes promenades dans la nature en hiver (par des températures inférieures à zéro degré) et a constaté que ces promenades augmentaient les émotions positives. Définir la quantité de temps passé dans la nature dont une personne a besoin est difficile. Comme pour beaucoup de choses, plus est probablement mieux, même si le rendement diminue au fur et à mesure que les gens en acquièrent beaucoup. La plupart des gens auraient probablement besoin d’une plus grande quantité.  

 

John Zelenski est professeur de psychologie à l’Université Carleton d’Ottawa et chercheur et directeur du laboratoire du bonheur de l’Université Carleton.