Durabilité & climat

Les collaborateurs socio-écologiques sont la clé du succès de Montréal

Solon cultive l'action communautaire avec le projet Mobilité de Quartier

Publié le Avril 4, 2024

Equipe-de-Solon-en-2023©-Audrey-Mc-Mahon
Equipe de Solon en 2023 ©-Audrey-Mc-Mahon

Solon est un organisme à but non lucratif basé à Montréal qui travaille avec des groupes communautaires et des institutions pour construire une ville plus verte et plus inclusive, un quartier à la fois. Solon a collaboré avec la Ville de Montréal pour développer la candidature gagnante de la Ville dans la catégorie du prix de 50 millions de dollars du Défi des villes intelligentes 2019.

 

Nous étions impatients de savoir comment ils ont influencé l’approche de la ville pour construire une “ville intelligente” et Solon a été heureux de le faire !

 

Evergreen: Comment votre organisation pratique-t-elle l’innovation ?

 

Solon est un OBNL créé en 2015 qui accompagne les groupes citoyens et les institutions dans la construction d’un monde plus écologique et solidaire. Quand on parle d’innovation, on pense trop souvent à la technologie. Pour nous, il n’y a pas de solutions sans lien social et notre manière d’innover, c’est de proposer des projets qui soient systématiquement portés par les principes de co-construction et de mobilisation citoyenne, au service de la transition socio-écologique.  

 

Evergreen : Comment est-ce que vous travaillez avec la ville de Montreal ?

 

En 2019, Solon a co-construit avec la ville de Montréal la candidature au Défi des villes intelligentes du gouvernement du Canada. L’obtention de ce prix de 50M$ a fait naître Montréal en Commun, une communauté d’organismes qui s’est bâtie pour développer, tester et déployer des solutions face à des enjeux de mobilité et d’alimentation à Montréal.

 

Dans ce cadre, Solon a développé une démarche appelée Mobilité de Quartier, qui vise à expérimenter des solutions pour transformer les habitudes de mobilité par la mobilisation citoyenne. Nous collaborons ainsi depuis quatre ans avec le Laboratoire d’Innovation Urbaine de la Ville de Montréal, service créé pour coordonner Montréal en Commun, afin d’essaimer Mobilité de Quartier, le faire rayonner et le pérenniser ! 

 

A group of people are seated indoors at a repair cafe at one of Solon's community fairs.

 

Evergreen : Quels sont les impacts que vous avez vus avec Mobilité de Quartier ? 

 

Mobilité de Quartier, c’est une démarche qui a permis la naissance de plus de 120 projets incroyablement riches et précieux pour contribuer à des quartiers conviviaux, inclusifs et adaptés aux changements climatiques dans 18 quartiers de Montréal. Citons-en quelques un:  

  • La création de deux tiers-lieux : espaces gérés par et pour les citoyen-nes qui permettent de diminuer les besoins en déplacements, car on y trouve tout ce dont on a besoin.
     
  • Les foires des possibles : événements festifs qui rassemblent les organismes et projets citoyens qui œuvrent pour la transition socio-écologique dans leurs quartiers. 
     
  • Les Ateliers de la Transition: un bâtiment de 10000p2 qui offre des espaces communs, de rassemblement, de travail et de co-développement dédiés à la fois à la communauté locale et à l’écosystème plus large de la transition socio-écologique. 
  • Les défis vélos d’hiver : s‘adressent aux familles et citoyen-nes des quartiers montréalais pour les encourager à adopter le vélo d’hiver…et ça marche ! Une véritable communauté s’est créée afin de démystifier la pratique et d’agir sur les attitudes, croyances et perceptions de chacun-e. 

 

Les impacts de tout cela ? Il y en a beaucoup. Certains sont mesurables : 10 000 participant-es à nos activités, 300 partenaires locaux et municipaux, 11 000 actifs de mobilité partagés. Mais ce qui nous réjouit particulièrement, ce sont les innombrables liens sociaux créés, l’espoir suscité, les changements de comportements qui se sont opérés dans les vies de tous et toutes. 

 

Skyline photo of city

 

Evergreen : En quoi consiste le projet LocoMotion ? 

 

C’est un réseau de communautés (12 comités citoyens et 3000 membres) qui se donnent plus d’options actives et partagées pour se déplacer : partage d’autos personnelles, de vélos en tous genres et de remorques à vélo artisanales. Un projet initialement incubé chez Solon, LocoMotion est devenu un OBNL indépendant en février 2024. Et c’est ce que nous souhaitons : que les projets accompagnés par Solon puissent se développer, trouver un ancrage territorial et devenir autonomes, pour essaimer à leur tour. 

 

Evergreen : Comment faites-vous pour que les personnes de tous âges aient accès à des alternatives de transport actif ?

 

Tous les projets de Solon se veulent inclusifs : les personnes âgées sont évidemment les bienvenues pour participer à nos défis vélos d’hiver, à nos balades à vélos et elles peuvent emprunter des vélos (électriques, notamment) via LocoMotion, et même se laisser porter dans des navettes pour aîné-es. Il n’y a pas d’âge pour bouger et partager. Enfin, nous développons nos projets dans une optique de communs afin que les ressources soient partagées et gérées par tous et toutes, quels que soient l’âge. 

 

Group of people dressed up in winter outerwear with bicycles smiling at camera.

 

Evergreen : Quels sont les obstacles que le projet (MdQ) a dû surmonter ? Quels sont les obstacles auxquels votre projet est actuellement confronté ? 

 

Montréal a remporté le défi des villes intelligentes en 2019. Solon a ainsi dû déployer sa démarche Mobilité de Quartier en pleine pandémie. Ce n’était pas vraiment la période idéale pour recruter des équipes, mobiliser les citoyen-nes sur le terrain, accompagner des initiatives locales sur la mobilité, étant donné que tout était en arrêt. On a cependant réussi à expérimenter des solutions, à engager un dialogue, à préparer le terrain, qui a été extrêmement fertile les années suivantes. 

 

Actuellement, on rencontre un autre type d’obstacle, assez récurrent dans le secteur communautaire : assurer notre pérennité ! On arrive à la fin du financement Mobilité de Quartier, ce qui signifie que sans soutien des institutions publiques ou parapubliques, et sans effort d’autofinancement de notre part, la centaine de projets que nous avons vu naître et que nous avons accompagnés pourraient disparaître. Et quand on voit à quel point ils sont porteurs de sens pour nous et pour la communauté, on fera tout pour ne pas en arriver là. 

 

Evergreen : Comment les autres communautés peuvent-elles commencer à reproduire ce que vous avez accompli – par où commencer ? 

 

Solon, c’est une vraie fabrique de Communs : c’est une notion très importante pour nous. Ça veut dire que tous nos projets sont pensés, expérimentés et partagés de façon collective et horizontale. On veut que les solutions trouvées ici puissent s’implanter et s’adapter ailleurs. Les communs donnent du pouvoir et favorisent la participation et l’implication des gens, ils déconstruisent certains récits négatifs sur l’action collective (et oui, on peut gérer nos ressources autrement, en se basant sur l’intelligence collective et le partage). Ils sont essentiels pour construire une société décroissante, axée sur le bien-être des êtres vivants, qui respecte les limites de la planète et qui garantit un avenir désirable pour toutes et tous. 

 

Certains de nos projets sont déjà en cours d’application ailleurs au Québec ou dans le monde. Si vous aussi vous avez le goût de vous inspirer de l’une de nos initiatives, vous pouvez consulter notre Wiki des Possibles, encyclopédie en ligne au service de la transition socio-écologique : c’est une ressource libre et ouverte que tout le monde peut éditer. Vous y trouverez une fiche de chacun de nos projets, que vous pourrez répliquer dans votre communauté. Et bien sûr, on reste à votre écoute, en tout temps !  

 

Chez Solon, on cultive le pouvoir d’agir.

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