Published on July 17, 2024 by Ethan Rotberg, spécialiste principal de la communication, Evergreen
Pourquoi le poulet a-t-il traversé la rue?
Alors que les zones urbaines continuent de s’étendre sur les habitats de la faune sauvage, la question devrait probablement être « comment? » partager la planète avec la faune sauvage, c’est reconnaître que les villes ne sont pas réservées aux humains. Il s’agit de créer des espaces où les animaux peuvent vivre parmi nous en toute sécurité, en nous rappelant de notre lien avec le monde naturel.
Les infrastructures innovantes qui aident les animaux à se déplacer de manière sécuritaire à travers les zones urbaines ne sont pas seulement faites pour assurer leur sécurité, il s’agit aussi de favoriser un lien plus profond avec la nature dans nos villes. Ces conceptions réfléchies nous aident à comprendre et à apprécier la biodiversité urbaine, ce qui rend nos environnements plus durables et plus vivants.
Depuis les simples panneaux de signalisation de passages d’animaux aux réseaux étendus d’autoroutes d’abeilles, découvrez les différentes manières dont nous pouvons nous assurer que nos voisins les animaux atteignent l’autre côté de la route.
Vous avez probablement vu des panneaux de signalisation de passages d’animaux sur le bord des routes et des autoroutes sans trop penser au rôle crucial qu’ils jouent en nous aidant à partager la planète avec la faune sauvage.
Ces panneaux sont apparus dans le milieu du 20ème siècle en réponse au nombre croissant de collisions entre véhicules et animaux. Alors que se déplacer en voiture devenait commun et que le réseau routier s’étendait sur les habitats naturels, le besoin d’alerter les conducteurs d’un potentiel passage d’animaux était devenu nécessaire.
Les panneaux sont généralement placés dans des régions où les animaux sauvages traversent souvent les routes et les autoroutes, par exemple à proximité des forêts, des marais, ou des réserves naturelles. L’objectif étant de réduire le nombre de collisions entre véhicules et animaux, qui peuvent être mortelles pour les animaux comme pour les humains.
Dans de nombreuses régions du monde, ces panneaux représentent des silhouettes d’animaux tels que des cerfs, des wapitis, des élans ou d’autres animaux sauvages locaux.
Il s’agit d’une initiative urbaine qui fait vraiment le buzz.
Les autoroutes d’abeilles, parfois appeler « chemins des pollinisateurs », soutiennent et protègent les populations d’abeilles en créant des habitats continus qui leur permettent de prospérer. Ces « autoroutes », consistent en un réseau de jardins, de parcs, de toit verts et d’autres espaces verts plantés de fleurs qui fournissent du nectar et du pollen aux abeilles. L’idée est de connecter les habitats fragmentés dans les villes, permettant aux abeilles et autres pollinisateurs de se déplacer librement et de trouver de la nourriture à travers les zones urbaines.
En 2015, un groupe environnemental basé à Oslo, en Norvège, a conçu la première autoroute urbaine d’abeilles au monde (lien en anglais), une série d’espaces verts qui forment un réseau, permettant aux abeilles de naviguer le paysage urbain sans risque de mourir de faim ou de perdre leur habitat.
Les autoroutes d’abeilles sont essentielles à la survie des abeilles, qui jouent un rôle vital dans la pollinisation des cultures et des plantes sauvages. En fournissant un habitat continu, ces projets aident à maintenir une population de pollinisateurs saine, qui est essentielle à la production alimentaire et à l’équilibre écologique.
Elles accroissent également la sensibilisation à l’importance des pollinisateurs et encourage les participations de la communauté dans les efforts de conservation. En intégrant les autoroutes d’abeilles dans la planification urbaine, nous pouvons faire en sorte qu’elles ne deviennent pas une espèce en voie de disparition.
La construction de structures plus hautes et plus étendues a nécessité de trouver des moyens de partager le ciel avec nos amis ailés.
Les collisions avec les fenêtres sont une menace importante pour les oiseaux migrateurs. Au Canada, les collisions avec les fenêtres tuent jusqu’à 42 millions d’oiseaux chaque année, selon le gouvernement du Canada. La conception de bâtiment sans danger pour les oiseaux consiste à rendre les bâtiments plus sûrs pour ces derniers, afin de réduire le nombre de collisions, particulièrement avec les vitres.
Comment faire en sorte que les oiseaux évitent toutes ces vitres? En les faisant ressortir. De nombreux bâtiments ajoutent des motifs comme des points, des rayures ou d’autres formes, afin que les oiseaux puissent mieux les voir. Une autre méthode est l’utilisation de verre fritté, dont la surface est recouverte de motifs en céramique. Ceci rend le verre plus visible pour les oiseaux tout en restant suffisamment clair pour que les gens puissent voir à travers.
La conception de bâtiment sans danger pour les oiseaux peut également inclure des modifications structurelles, comme l’inclinaison des vitres vers le bas pour réduire les reflets du ciel et des arbres qui peuvent tromper les oiseaux.
Lorsque les panneaux de signalisation de passage d’animaux ne suffisent pas, les animaux ont parfois besoin de leur propre route.
Les ponts pour animaux, aussi connu comme passages pour la faune, sont spécialement conçus pour aider les animaux à franchir les autoroutes et autres obstacles. Ces ponts sont recouverts de plantes et ressemblent à des habitats naturels, ce qui les rend attrayants pour les animaux.
L’un des meilleurs exemples de ces ponts se situe au parc national de Banff. Sur un tronçon d’autoroute tristement célèbre, près de 100 collisions entre élans et véhicules se produisaient en moyenne chaque année. Plusieurs passages supérieurs et inférieurs ont été construits pour aider les animaux tels que les ours, les élans et les loups, et les recherches montrent une réduction de 80% des collisions avec les animaux sauvages sur ce tronçon de la route Transcanadienne.
Les ponts pour animaux sont généralement larges et pleins de plantes indigènes pour que les animaux se sentent comme à la maison. Les clôtures au bord des routes guident les animaux vers les ponts, ce qui leur permet d’utiliser les points de passage sûrs au lieu d’essayer de traverser les routes dangereuses.
Nos amis amphibiens n’ont peut-être pas besoin d’un grand pont, mais ils ont tout de même besoin d’un peu d’aide pour rester sains et saufs lorsqu’ils traversent des routes très fréquentées.
C’est le rôle des tunnels pour amphibiens, de petits tunnels conçus pour aider les grenouilles, les crapauds et les salamandres à sauter, bondir et franchir la route pour se mettre à l’abri. Ces petits passages sous les routes offrent aux amphibiens un itinéraire sûr lors de leurs migrations saisonnières, réduisant ainsi le risque d’accident.
Les tunnels pour amphibiens sont souvent jumelés avec de petites barrières le long de la route qui guident les créatures vers l’entrée des tunnels. Ces tunnels sont particulièrement importants dans les zones où les amphibiens se déplacent entre les étangs de reproduction et leurs habitats, ce qui nécessite souvent de traverser des routes très fréquentées.
Aux Pays-Bas, de nombreux tunnels pour amphibiens ont été installés pour protéger les populations locales de grenouilles et de crapauds. Pendant la saison des migrations, des milliers de grenouilles empruntent ces tunnels pour atteindre leurs espaces de reproduction en toute sécurité, évitant les dangers liés à la traversée de la route.
En savoir plus
Vous voulez savoir comment nous soutenons les pollinisateurs sur le site d’Evergreen Brick Works ? Découvrez notre Jardin pour les oiseaux, les abeilles et les papillons (lien en anglais)
Certaines des infrastructures urbaines les plus innovantes dépendent d’espaces publics de qualité. Ils nous relient à ce qui compte le plus : les uns les autres, nos communautés, la nature et notre planète. Les espaces formidables rassemblent les communautés et nous rappellent la joie d’être en contact les uns avec les autres, avec la terre et avec la faune.